Moog

La marque Moog fondée par Robert Moog, un docteur en électronique américain, renvoie directement au célèbre synthétiseur du même nom dont le son fut synonyme d’innovation et de révolution dans le domaine des instruments de musique électronique à la fin des années 1960. Faisant d’abord carrière en réparant des thérémines, instruments bizarres joués sans contact physique, Robert Moog a bouleversé l’industrie musicale en collaborant avec le compositeur Herb Deutsch en 1964 pour développer le premier synthétiseur avec clavier. Cet instrument possède alors une sonorité unique pouvant être modulée grâce à des modules interconnectés. Il a rapidement attiré l’attention des musiciens et a trouvé sa place dans les studios d’enregistrement.

Le synthétiseur Moog a vite et profondément influencé la musique populaire et expérimentale. Les Beatles l’ont utilisé dans l’iconique album Abbey Road sur quatre morceaux dont “Here Comes The Sun”. C’est en 1968 que le Moog a obtenu une renommée mondiale. La compositrice Wendy Carlos publie Switched on Bach, un album de reprises de morceaux de Bach sur un Moog. Cet album a remporté trois Grammy Awards, a autant intéressé les amateurs de musique classique que d’auditeurs de musique pop. Il marque ainsi un tournant dans l’histoire de la musique électronique car beaucoup de musiciens veulent avoir ce son caractéristique dans leurs productions musicales.

Fort de ce succès, Robert Moog lance en 1970 le Minimoog, un synthétiseur plus compact et surtout portable, dans l’objectif de démocratiser l’accès à la musique électronique. Ce modèle est devenu un incontournable pour de nombreux musiciens et groupes : Tangerine Dream, Kraftwerk, Giorgio Moroder, Keith Emerson. D’autres instruments suivront : le Satellite contenant des préréglages très utiles pour les musiciens qui ne sont pas intéressés par la connaissance technique de l’instrument. Avec la concurrence, la marque sombre progressivement malgré la sortie de leur premier synthétiseur polyphonique, le Polymoog. La société est liquidée en 1993.

N’ayant pas le sens des affaires, Robert Moog ne faisait pas breveter ses instruments. Cette brèche dans le droit d’auteur a permis la floraison de copies de ses instruments et le développement de l’industrie des synthétiseurs. Ultime jeu du destin, la marque Moog renaît de ses cendres en 2002, profitant de l’effet de mode autour des machines créées dans les années 1970. Ainsi, le Minimoog Voyager est mis sur le marché en 2005 en tant que reprise améliorée des premiers modèles. Aujourd’hui, la marque Moog continue d’innover avec de nouveaux instruments et technologies.