Style
En Afrique du Sud, “mbaqanga” est un terme qui signifie le “pot-au-feu du pauvre”. La musique à laquelle ce nom a été donné est le résultat d’une fusion entre la pop anglo-américaine et des musiques élaborées dans les faubourgs noirs de Johannesburg, au début des années 1960, comme le marabi, le kwela et autres musiques jouées principalement dans la rue. Du fait de l’apartheid — le régime de ségrégation raciale instauré en 1913 par les colons blancs qui dirigeaient le pays et qui a perduré jusqu’en 1991 — les Sud-africains noirs avaient peu accès aux salles de spectacles, disposaient de peu de relais médiatique et étaient tenus à l’écart des principaux circuits de production de la musique, comme l’étaient les Afro-américains aux États-Unis.
Avec la démocratisation des technologies de diffusion des musiques populaires dans les années 1950, des réseaux spécifiques de musiques destinées aux populations noires émergèrent. C’est grâce à ce circuit parallèle que le mbaqanga, avec ses guitares et sa basse immédiatement reconnaissable, devint populaire dans toute l’Afrique du Sud. Le succès phénoménale des Soul Brothers et de Mahlathini & the Mahotella Queens leur apporta la notoriété mais pas d’argent avant la fin de l’apartheid. Leurs textes évoquaient les problèmes de la société sud-africaine (racisme, misère, vie rude des mineurs) ou les relations amoureuses. Dans les années 80, le genre a évolué avec des groupes comme Juluka ou Stimela, vers la soul et le rock, avant de glisser vers le funk, donnant naissance au mapantsula popularisé par Chicco ou la bouillante Brenda Fassie.
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