Material Girl

Entamées sous le double symbole de l’arrivée au pouvoir en Grand Bretagne et aux Etats-Unis des chefs d’Etat très réactionnaires et ultra-libéraux, Margaret Thatcher et Ronald Reagan, les années 80 commencent mal, même si en France on croit que l’avenir va s’écrire en rose avec l’arrivée de la gauche et de François Mitterrand au pouvoir.
Les années 80, c’est aussi l’invention du clip et du CD, qui vont révolutionner le marché de la musique. C’est l’époque des ventes de disques phénoménales : près 25 millions pour Like a Virgin, l’album dans lequel figure « Material Girl », chanson très symptomatique de l’époque.
Identifiée comme l’une des chansons qui a fait de Madonna une icône, « Material Girl » a figuré dans le Top 5 de nombreux pays comme les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Royaume-Uni, l’Irlande ou encore la Belgique.
Écrite par Peter Brown et produite par Nile Rodgers, « Material Girl » raconte l’histoire d’une fille riche, courtisée par de nombreux garçons qui ne cessent de lui offrir des cadeaux pour gagner son cœur.
Un beat métronomique façon disco, des synthés à la mode, une voix suave et le tour est joué : on danse !
Le clip est un mimétisme d’une scène du film Gentlemen Prefer Blondes (Les hommes préfèrent les blondes), lorsque Marilyn Monroe chante Diamonds Are a Girl’s Best Friend. Ici, Madonna joue la chanteuse de revue couverte de diamants et entourée de beaux soupirants riches. Un producteur Hollywoodien visionnant le film veut la courtiser. Cependant, le clip casse le sens du texte, puisque si la chanson évoque avec une pointe de cynisme “une femme matérialiste dans un monde matérialiste”, une fois dans les coulisses, la chanteuse devient une fille simple, à l’opposé de son rôle. Pour la conquérir le producteur amoureux va jouer avec réussite la carte de l’homme humble et modeste.