Mahmoud Ahmed

Dans sa jeunesse, rien ne laissait présager la brillante carrière musicale de Mahmoud Ahmed. Né en 1941 d’une famille pauvre à Addis-Abeba, il gagne rapidement sa vie grâce à des petits boulots avant que la chance ne lui sourit. Employé comme commis de cuisine, le jeune homme remplace régulièrement des chanteurs absents lors des soirées du restaurant. Doté d’une personnalité unique, ce chanteur passionné à la voix envoûtante se fait remarquer, en particulier lorsqu’il est accompagné du Ibex Band. Dans les années 60, Mahmoud Ahmed se produit en concert ou dans des orchestres militaires et affine son style à la croisée du rock et du jazz occidental qu’il écoute sur cassettes. Au même moment, il attire l’oreille des producteurs de jazz américain.

En 1975, Mahmoud Ahmed élabore l’ethio-jazz, une musique de niche, avec son album Erè mèla mèla qu’il enregistre dans son propre magasin de disque, où il gère la diffusion et la promotion de l’opus. Le musicien signe un mélange subtil et hypnotique d’influences occidentales et de musique traditionnelle éthiopienne qui l’amène à accompagner sa voix suave de cuivres, d’instruments électriques et de percussions variées. La musique de Mahmoud Ahmed est très lancinante et dansante, avec des harmonies jazz fréquemment utilisées. Ses morceaux lui permettent d’exprimer ses traditions locales et d’aborder des thèmes politiques.

En 1986, son album Erè mèla mèla se diffuse en Europe accroissant la popularité de l’ethio-jazz au-delà du continent africain. Mahmoud Ahmed voyage, se produit partout, apparaissant sur scène entièrement vêtu blanc, à l’éthiopienne, impressionnant. Musicien immense et artiste profondément respecté, il est l’un des plus grands ambassadeurs de la culture éthiopienne.