Love and Death

« Love & Death » est un morceau composé en 1980 par Ebo Taylor, l’une des légendes de la highlife ghanéenne, publié dans l’album Conflict. Pendant plusieurs décennies il a été, à l’image de l’ensemble de l’œuvre de Taylor, très largement sous-exploré par le reste du monde et s’est contenté d’être un relatif succès national.

C’est au tournant du XXIème siècle que la musique d’Ebo Taylor bénéficie d’un intérêt nouveau au-delà des frontières du Ghana et du continent africain. Plusieurs de ses compositions se sont vues intégrer à des compilations afro-jazz et afro-funk courues, comme du renommé label britannique Strut Records. En 2010, les équipes de Strut organisent des sessions de travail entre l’artiste ghanéen et l’Afrobeat Academy, un orchestre basé à Berlin créé en 2005 autour de nombreux instrumentistes mythiques des scènes afro-funk ouest-africaines à l’instar du guitariste nigérien Oghene Kologbo.

C’est grâce au travail réalisé lors de ces sessions que Taylor va sortir l’album Love & Death cette même année 2010, où l’auditeur retrouve le morceau éponyme. Les premières notes du titre nous plonge dans une atmosphère afro-jazz magistrale qui réussit à dépoussiérer la composition de Taylor sans ne rien enlever à sa puissance initiale. Il ne faut attendre que quelques semaines pour que le titre se dégage du reste du projet et émerge comme un véritable tube international qui cumule aujourd’hui à près de 30 millions d’écoutes sur l’ensemble des plateformes de streaming.

« Love & Death » est un morceau profondément caractéristique de la musique d’Ebo Taylor, lui qui a été très influencé par la légende nigériane Fela Kuti avec lequel il a étudié à Londres dans les années 1960. On y retrouve des riffs de guitare très funky et des harmonies riches qui viennent apporter une profondeur soul indéniable ainsi qu’un groove afro très prononcé au morceau. Les paroles insistent sur l’idée que l’amour et la mort seraient les deux faces d’une même pièce. Elles ont été écrites par le chanteur ghanéen après sa rupture avec sa première femme et viennent conforter la douce mélancolie qui s’empare du public au fil du morceau.