Morceau
C’est une chanson de Jacques Brel, figure des plus fameuses de la chanson française, publiée en 1961, quand il est déjà au faîte de sa carrière. Brel est assez familier d’un franc parler qui prend pour cible les bonnes manières et les hypocrisies de la société : des chansons comme « Les bourgeois » ou « Ces gens-là » en sont parmi les exemples les plus aboutis. Avec « Les singes », son propos va plus loin : il dénonce férocement non pas les comportements mais la société en tant que telle, et en particulier certains de ses piliers principaux. On devine au détour d’un vers que ce grand anticlérical de Brel règle des comptes avec l’église qui organisa la croisade des Albigeois, contre les Cathares, qui avaient une approche différente du christianisme. On voit bien que un peu plus bas, ce grand antimilitariste de Brel n’épargne pas les militaires tandis que les tenants de la raison d’État - autrement dit, les hommes politiques - sont clairement visés dans les derniers vers par Brel le sceptique un peu anarchiste. Mais au fait, les singes ne sont-ils pas ces animaux qui cherchent à imiter les hommes ? Rocé, rappeur engageant et militant reprend à son compte ce texte avec brio et le ravive plus d’un demi-siècle après sa publication: on le penserait écrit par lui.
Avant eux, avant les culs pelés La fleur, l'oiseau et nous étions en liberté Mais ils sont arrivés et la fleur est en pot Et l'oiseau est en cage et nous en numéro Car ils ont inventé…
Vous trouvez qu'il manque un média ?
Créez un compte ou connectez vous pour suggérer d'autres médias.
Se connecter