Les Garçons Bouchers

Des premiers concerts dans des petits bars de quartier de l’Est Parisien qui font découvrir François Hadji-Lazaro, un personnage à bretelles et physique comme il y en a jamais eu dans le rock français et puis très vite ensuite, la sortie d’un 45T, La Bière, qui dépote sec en faisant marrer, ils imposent une image grotesque et sympathique.
C’est ainsi qu’en 1986 apparaissent pour la première fois les Garçons Bouchers. Look punk sans fioritures, morceaux qui foncent dans le tas, rythmes punks ou ska et paroles amusantes. A cette époque, leur chanteur s’appelle Erick Blitz, sa présence est énorme, impressionnante. Un peu plus tard, il sera remplacé par Pierrot Sapu, autre bête de scène. Le reste du groupe est au départ composé de Riton (basse/guitare), Daniel (guitare/Basse), Blank (Guitare/ Basse). François Hadji-Lazaro quant à lui joue toutes sortes d’instruments, picolo, boîte, batterie électronique, flute, saxophone, violon…
Le premier album des Garçons Bouchers paraît en 1987 sur Boucherie Productions, le label indépendant que vient de fonder François Hadji-Lazaro. Outre « La Bière » et d’autres morceaux du même tonneau, il contient entre autres surprises une version punk hardcore de « la Marche de Ménilmontant », vieux succès de Maurice Chevalier remis à jour.
Un an après ce sera une autre reprise du répertoire populaire que l’on entendra sur le second 33T du groupe, Tome II : « Je ne regrette rien », d’Edith Piaf est en effet l’un des moments accrocheurs d’un album qui rassemble quelques futurs classiques du groupe, comme le viandard « Carnivore » ou « Le Rap des Garçons Bouchers » (qui fait suite au « Ska des Garçons Bouchers »).
Un esprit de second degré qui se prolongera souvent dans le temps avec des chansons comme, en 1989, « Du Beaujolais pour oublier la nuit où est partie Marie » (adaptation très libre d’un vieux tube anglo-saxon des années 60, « No Milk Today ») ou l’emblématique « La Lambada on n’aime pas ça » (en 1990 sur l’album On a Mal Vieilli…). Un album live enregistré à la Fête de l’Humanité en 1989 avec les Tambours du Bronx rappellera aussi pourquoi chaque concert des Garçons Bouchers avait des allures de bonne bringue bruyante.

Au fil des années, le personnel des Garçons Boucher va parfois évoluer, de la même manière que la musique va peu à peu s’affiner, moins de bière et de plus en plus d’instruments hors normes punk qui saupoudrent le bon gros son punk d’ensemble…

Avant de définitivement se séparer en 1997, le groupe sortira encore deux albums, Vacarmélite ou la Nonne Bruyante (en 1992) et Ecoute Petit Frère (en 1995)…