Le Temps des cerises

“Le Temps des cerises” est une œuvre majeure et intemporelle de la chanson française. Écrit en 1866 par Jean-Baptiste Clément, chansonnier, socialiste, syndicaliste et communard parisien, et mis en musique par Antoine Renard deux ans plus tard, ce petit bout de poésie est toujours chéri des amoureux de la chanson française.

Le morceau s’inspire d’une jolie maison blanche aperçue par son auteur dans l’Oise, nichée entre des cerisiers. Il lie ce joli moment où le printemps se termine et l’été commence à un sentiment d’amour et de nostalgie. Les paroles évoquent avec chaleur une histoire d’amour, certes terminée et douloureuse, mais dont on se souvient plus tard avec chaleur.

Les paroles de Jean-Baptiste Clément ont certes le goût de la nostalgie heureuse, mais “Le Temps des cerises” est de ces objets artistiques qui ont été transformés par des évènements extérieurs et des interprétations populaires. Dans la mémoire collective, la chanson est aujourd’hui indissociable de la Commune de Paris, des luttes ouvrières et révolutionnaires, et de la Résistance.

Ce sont peut-être les deux premiers couplets de cette ritournelle qui évoque l’esprit de révolte si cher aux communards de 1871 et aux générations futures. D’une part avec les termes “plaies ouvertes” et “gouttes de sang” qui évoquent la bataille, d’autre part avec cette représentation d’un idéal (le temps des cerises) incompris et raillé (“le merle moqueur”), mais qui s’évanouit bien vite et de manière dramatique (“gouttes de sang”). Un idéal qui reste en mémoire malgré la douleur.

On comprend donc pourquoi “Le Temps des cerises” est devenu un hymne d’espoir en des jours meilleurs. Ce morceau a été massivement repris tout au long du 20e siècle par de grandes figures de la chanson française comme Tino Rossi, Charles Trenet, Juliette Gréco, Léo Ferré, Renaud et bien d’autres.