Morceau
La première fois que ce titre signé Guy Béart a été entendu, c’était lors de la projection du film Pierrot la Tendresse de François Villiers, sorti en 1960. Avec son casting cinq étoiles composé notamment de Michel Simon, Claude Brasseur et Dany Saval, le film raconte le quotidien d’un tueur à gages, Pierrot la Tendresse qui essaye d’enjôler Tony le Baratineur pour savoir où ce dernier a caché le magot. « Le matin je m’éveille en chantant » est une chansonnette sans prétention, que l’on sifflote allègrement au détour d’un chemin de campagne et c’est d’ailleurs Tony qui en sortant de prison se met à siffloter cet air, traversant la rue en sautillant. Son rythme de jazz manouche en fait une chanson très entraînante, avec des paroles qui restent en tête, un brin naïves. De prime abord, Guy Béart s’émerveille des émois des premiers amours mais aussi de cette facilité avec laquelle la musique peut donner à une journée ennuyeuse un souffle de légèreté. Pourtant, la dernière strophe nous glace. « Jamais je ne m’intéresse, à la bombe vengeresse » Les paroles prennent alors un sens nouveau. La chanson annonce la suite du film, lorsque Pierrot la Tendresse fait son apparition, la bombe vengeresse n’est pas loin, prête à exploser. C’était donc le titre parfait pour ouvrir ce film. Mais au-delà du long métrage, cette dernière strophe sonne comme une menace et ramène l’auditeur à un réalisme grinçant. Nous faisons abstraction du danger imminent, des menaces. Nous sommes en sursis mais ni une, ni deux, nous l’oublions pour entamer un refrain rassurant. La ritournelle de Guy Béart est là pour nous rappeler l’illusion de la légèreté.
Le matin, je m’éveille en chantant Et le soir, je me couche en dansant Le matin, je m’éveille en chantant Et le soir, je me couche en dansant Entre temps, je fais la sieste Voilà tout ce qui…
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