Morceau
Le 19 juin 1991, lors d’un dîner-débat avec des partisans du RPR à Orléans, Jacques Chirac, alors maire de Paris, se lance dans une diatrybe sur le pauvre travailleur français qui vit en HLM, rendu fou par “le bruit et l’odeur” des familles d’immigrés devenues ses voisins. Des propos racistes qui inspirent Magyd Cherfi, membre et parolier du groupe Zebda, à écrire “Le bruit et l’odeur ». Le morceau donnera son nom à l’album des Toulousains paru en 1995.
Zebda, dont certains membres sont eux-mêmes des fils d’immigrés maghrébins, défend une musique aux influences rock, punk et reggae. Les trois chanteurs déclament des textes sans équivoque sur le racisme, l’immigration, la lutte des classes. “Le bruit et l’odeur” condamne un discours xénophobe qui prend de l’ampleur en France depuis les années 1980 avec la montée du Front national. La chanson est écrite du point de vue d’un fils d’immigrés, Français mais pas accepté comme tel.
Cherfi dénonce une intégration difficile tout en rappelant l’histoire des immigrés, une main-d’œuvre utile, besogneuse et pas chère. Il reprend les termes de Chirac en les revendiquant comme marques d’une culture qu’il aime.
Véritable hymne d’une population et d’une génération, tube d’un album certifié disque d’or en 1999, “Le bruit et l’odeur” est l’appel de six copains toulousains au vivre-ensemble et au multiculturalisme. Dix ans après le célèbre “La jeunesse emmerde le Front National” de Bérurier Noir et les marches des fils et filles d’immigrés, la cause a encore et toujours besoin d’être défendue.
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