Morceau
Boris Vian écrit « La java des bombes atomiques » en 1955… soit dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la destruction de Hiroshima et de Nagasaki par deux bombes atomiques lancées par les Américains. Nous sommes en pleine guerre froide, une période où le monde tremble sous la menace des bombes et d’une nouvelle guerre. En prenant toujours le soin de rouler ses « r », Boris Vian raconte l’histoire farfelue d’un homme qui tente de fabriquer une bombe nucléaire, en amateur. Et cet inventeur du dimanche y parvient, mais c’est pour mieux la faire exploser sur les grands chefs d’Etat responsables de l’escalade de la peur ! Boris Vian signe ici un pamphlet insolent contre la guerre et le gouvernement, aux paroles comiques accompagnées d’une instrumentation burlesque, à contre-courant des modes de l’époque.
Alors que la France des années 1950 s’enthousiasme pour le jazz et découvre le rock’n roll, musiques venues d’Amérique, Boris Vian s’amuse à ressusciter la java ! Danse et musique très populaire dans les années 1920 et 1930, elle est devenue ringarde. 1, 2, 3, 1, 2, 3… Le saxophone baryton est là pour mener la cadence en jouant sur le premier temps de la mesure. Un trombone joue un « contre-chant » : une mélodie grotesque qui se superpose et s’entrelace avec celle du chanteur. À cela, Boris Vian ajoute un soupçon de flûte piccolo. Rieuse, elle ponctue le chant avec de petites interventions aigues, sa spécialité. Vian finalise sa recette avec une pincée de banjo et de batterie, qui assureront la rythmique de cette chanson bourrée d’humour grinçant mais résolument pacifiste.
Mon oncle un fameux bricoleur Faisait en amateur Des bombes atomiques Sans avoir jamais rien appris C'était un vrai génie Question travaux pratiques Il s'enfermait tout' la journée Au…
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