Style
La chanson rive gauche est ancrée dans les années 50, lorsque Saint-Germain et le boulevard Saint-Michel, au cœur du Quartier Latin, quartier des universités et des grands et petits éditeurs, étaient les repères cardinaux de saltimbanques et d’intellectuels, la vitrine d’un Paris populaire et engagé dont Juliette Gréco était la cheffe de file. On échangeait alors des textes, utopies politiques et états d’âme dans l’ambiance enfumée des cabarets où se croisaient alors autour d’un verre Jean-Paul Sartre, Léo Ferré, Maurice Fanon mais aussi Miles Davis, le batteur Kenny Clark ou le clarinettiste Sidney Bechet et bien d’autres. Plus bohème et intello que la rive droite, les artistes de la rive gauche chantaient des textes d’une belle plume ; malheur à vous si le vôtre était un peu faible ! Il fallait convaincre un public exigeant avec un accompagnement minime et des paroles qui devaient pour ainsi dire, se suffire à elles-mêmes.
Nombre de celles et ceux devenus des vedettes de la chanson française ont commencé dans ces mêmes cabarets. Aujourd’hui, celui qui se balade côté rive gauche n’en croirait pas ses yeux : les petites scènes de minuit ont laissé leur place à des brasseries chics et des boutiques lisses à faire rêver les touristes… mais donneraient la chair de poule à Jean Ferrat !
Rive gauche à Paris, oh mon île, oh mon pays. De musique et de poésie, d’art et de liberté éprise, elle s’est fait prendre, elle est prise, elle va mourir quoi qu’on en dise.La nostalgie de l’époque. Extrait de « Rive Gauche », Alain Souchon, 1999
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