Morceau
Du poète René Baër, on sait qu’il confia, durant la guerre, quelques poèmes au jeune Léo Ferré. Celui-ci les mit en musique. Pour les offrir à d’autres artistes, ici Yvette Giraud, puis pour les enregistrer sous son propre nom, dans ces années cinquante où il faisait, timide, ses premiers pas devant le micro. Écoutons autant que les mots, ces violons évoquant l’univers doucement mélancolique des jeunes années où tout est promesse. Dans la voix d’Yvette Giraud, s’entend cette élégance d’alors ; elle sonne aujourd’hui désuète ? Qu’on y succombe ! Elle conserve tout son charme et sa poésie.
On m'a prêté quatre vieux murs Pour y loger mes quatre membres Et dans ce réduit très obscur Je voulus installer ma chambre Pour lui donner un air coquet Je suspendis aux murs en pente…
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