Kali Uchis

Impossible de parler de la musique de Kali Uchis sans mentionner son enfance et son adolescence.
Née en 1994 à Alexandria, banlieue de Washington, Karly-Marina Loaiza grandit dans un environnement bilingue anglais-espagnol. Son père a émigré de Colombie vers les États-Unis au début des années 1990 pour fuir l’insécurité et les difficultés économiques du pays. Elle passe cependant une partie de son enfance à Pereira, dans le pays de son père, où elle est bercée par la cumbia colombienne et bon nombre d’autres musiques sud-américaines, avant de retourner vivre en Virginie.

Son adolescence est tumultueuse. À l’âge de 17 ans, après une énième dispute avec son père, elle quitte le domicile familial et vit même un temps dans sa voiture.

C’est là qu’elle compose une première mixtape, Drunken Babble (2012), à l’aide de son ordinateur portable, d’un clavier et un micro USB. Ici, aucune trace de la musique de son enfance, dont elle ne veut plus entendre parler. Elle chante en anglais, une neo-soul accompagnée de productions à la croisée de la bedroom pop et du hip-hop. Sa voix est plutôt feutrée et s’inspire timidement de ses idoles Daniel Caesar et Pharrell Williams.

Elle s’affirme davantage dans son premier EP Por Vida (2015), qui fait la part belle au hip-hop. À cette époque, la jeune femme a renoué les liens avec sa famille colombienne et ça s’entend : elle chante en spanglish et tourne le clip du morceau “Rindin Round” à Pereira. Ce dernier est salué par la pop star colombienne Juanes avec qui elle fait sa toute première collaboration : c’est le début du succès. Dès lors, elle enchaîne les featurings : Snoop Dogg, Tyler the Creator, Kaytranada, Jorja Smith, Karol G…
Sa notoriété lui offre une certaine liberté, celle de changer de style et de langue à chaque nouvel album, tout en gardant une identité vocale et visuelle bien trempée. R’n’B, reggaeton, neo soul, bolero, pop, salsa… toutes ses influences y passent ! et son dernier album Orquídeas (2024) en est un formidable condensé.