Morceau
Chanteuse importante de l’après-guerre, femme libre, Juliette Gréco s’est faite remarquer en 1951 avec ce joli plaidoyer. Hymne à la liberté, cette chanson écrite par Jacques Prévert et composée par Joseph Kosma, porte un message d’affirmation de soi et de rejet des conventions. Les paroles de Jacques Prévert recèlent une force brute, une intransigeance que le titre, « Je suis comme je suis », traduit à merveille. Les vers du poème sont simples et affirment l’évidence d’une femme entière, assumée. L’interprétation de Juliette Gréco, par sa voix grave, donne une profondeur au texte. « Je suis comme je suis » est une véritable déclaration chantée transportée par l’émotion de la chanteuse. Dès les premières lignes, les paroles imposent un ton direct.
« Je plais à qui je plais » chante Gréco avec un air de défi. Sans agressivité, ni colère (bien au contraire) l’élégante revendique fermement son droit à vivre sa vie comme elle l’entend. Elle le fait avec une délicatesse charmante qui ne peut qu’envoûter l’auditeur.
Musicalement, « Je suis comme je suis » s’inscrit dans les chansons de personnalités féminines comme Edith Piaf, Lucienne Delyle ou encore Barbara. L’accent parisien prononcé, des légers tremblements dans la voix, Juliette Greco interprète ce morceau avec brio. Le timbre grave de sa voix est idéal pour la technique du parlé-chanté. L’accompagnement instrumental est fourni par les nombreux mélismes aux violons et l’accompagnement cabaret des pizzicatos des contrebasses.
Dans les années 1950, Juliette Gréco évolue dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés où se croisent des figures comme Sartre et Simone de Beauvoir. La chanteuse côtoie les milieux progressistes d’après-guerre et en devient une figure. « Je suis comme je suis » se situe dans la droite ligne de la philosophie existentialiste qui prône la liberté de choix, d’être soi-même, de faire fi des contraintes et des normes sociales.
Je suis faite pour plaire Et n'y puis rien changer Mes talons sont trop hauts Ma taille trop cambrée Mes seins beaucoup trop durs Et mes yeux trop cernés Et puis après ? Qu'est-ce que ça peut…
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