Style
Mouvement musical né entre le Mali et le Niger, la musique « ishumar » rythme les revendications politiques des Touaregs depuis les années 1990. Les Touaregs sont une ethnie berbère établie sur un immense territoire à la jonction de plusieurs pays (Algérie, Niger, Libye, Mali, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso). Peuple nomade du Sahara, les Touaregs ont leur propre langue, le tamajeq, leur propre culture. Ils font l’objet d’une répression politique féroce depuis la seconde moitié du XXème siècle, qui s’accélère dans les années 1970. Les Touaregs sont poussés à la sédentarité, à l’assimilation culturelle et linguistique. Les « hommes bleus » prennent les armes pour défendre leur identité mais la lutte passe aussi par la musique, celles des « ishumar », mot dérivé du français « chômeur » désignant les Touaregs qui s’installent en ville pour trouver du travail. Ce style musical est d’abord joué par ceux qui ont connu l’exil, la répression, les camps d’entrainement libyens. Des musiciens-combattants. Le groupe Tinariwen en est l’un des fondateurs et sa figure la plus célèbre. Un autre pionnier du mouvement, Toumast, publie son premier album baptisé Ishumar en 2006. Mélange de rythmes traditionnels et de blues, de folk et de rock’n roll, cette musique est à la fois revendicative et mélancolique, avec la guitare comme instrument-roi. Elle porte les revendications politiques d’un peuple et fut même interdite d’écoute dans plusieurs pays. Malgré tout, la musique circule clandestinement et finit par se faire entendre de l’autre côté de la Méditerranée. Les deux compilations « Ishumar, musique touarègue de résistance » sorties en 2008 et 2011 sur le label Reaktion ont permis de la populariser auprès du public francophone. Aujourd’hui, les artistes Ishumar se produisent dans le monde entier et une nouvelle génération de musiciens fait grandir, muter le mouvement.
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