Morceau
Cette chanson appartient clairement au registre des chansons pacifistes : c’est dans un état de sidération absolue que Claude Nougaro nous fait vivre l’indicible tragédie qui s’est abattue sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki rayées de la carte par les bombardements atomiques de l’aviation américaine les 6 et 9 août 1945. Le premier bombardement aurait fait 150 000 morts et le second 75 000… Nougaro réussit le tour de force de nous faire vivre cet instant fatal avec une sobriété inversement proportionnelle à la démesure de l’événement. Le contraste est saisissant entre la ville animée où sont échangés les sourires désirants du premier couplet et l’évocation froide de la mort et de la désolation au dernier couplet.
Comme un battement de cœur, la contrebasse ouvre le morceau, régulière et inquiétante. Tel un récitant, Nougaro entame le chant puis clavier, batterie, guitare rejoignent la contrebasse. Un sifflement strident figure Little Boy (le nom gracieux que les américains avaient donné à la bombe atomique lancée sur Hiroshima) avant qu’un tempo jazz et des cordes ne viennent nous suggérer l’état de choc des témoins. Les arrangements sobres se rangent volontairement derrière la voix rugueuse du toulousain. Ce qui importe ici, c’est le propos dont la musique souligne la gravité.
Que se passe-t-il ? J’n’y comprends rien Y avait une ville Et y a plus rien Je m’souviens que j’marchais Que j’marchais dans une rue Au milieu d’la cohue Sous un joyeux soleil de…
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