Morceau
En février 1968, quelques mois avant que Paris se révolte, le jour pointe son nez et la capitale s’éveille. Ironiquement, c’est la nuit que cette chanson a été composée après un diner tardif chez le couple Lanzmann-Segalen. Figure du poète oisif, le narrateur capture la beauté et le fourmillement d’une ville en éveil. Cette chanson nous offre une visite de Paris, de Montparnasse à l’obélisque de la Concorde, en passant par les Halles de La Villette… à travers les yeux de celui qui part se coucher. Dandy jusqu’au bout des ongles, Jacques Dutronc chante la rencontre de deux mondes au petit matin : celui de la cigale, qui a chanté et dansé toute la nuit, et celui des fourmis qui partent travailler une fois le soleil levé. Deux visages de Paris.
Je suis l’dauphin d’la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins d’balais
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les travestis vont se raser
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n’est plus qu’une carcasse
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les banlieusards sont dans les gares
A la Villette on tranche le lard
Paris by night, regagne les cars
Les boulangers font des bâtards
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
La tour Eiffel a froid aux pieds
L’Arc de Triomphe est ranimé
Et l’Obélisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures
Paris s’éveille
Paris s’éveille
Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C’est l’heure où je vais me coucher
Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n’ai pas sommeil
Source : Genius
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