Artiste
Tokyo, Japon
Comment résumer la carrière de l’un des plus grands artistes de la musique contemporaine japonaise en quelques paragraphes ? L’enjeu est de taille. Véritable légende pour une génération de Japonais, aussi versatile que reconnaissable, la discographie officielle de Haruomi Hosono fait état plus de vingt albums dont certains sont des pièces majeures de l’histoire musicale contemporaine du Japon et plus généralement de la musique pop/rock mondiale.
Né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans une famille tokyoïte, Haruomi Hosono est dans son adolescence percuté de plein fouet par le rock et la folk originaire de l’autre rive du Pacifique. Si bien que le jeune homme se fait d’abord connaitre à la fin des années 60 comme bassiste dans un groupe de rock psychédélique aux influences allant de Bob Dylan aux Beach Boys.
C’est réellement au milieu des années 70 que sa carrière prend un nouvel élan. En 1976 il rencontre ceux qui deviendront par la suite ses deux acolytes de toujours : le batteur Yukihiro Takahashi et le compositeur Ryūichi Sakamoto. Ensemble, ils décident de former le Yellow Magic Orchestra, groupe qui restera mythique pour avoir été pionnier - sous l’initiative de Hosono - à prendre le tournant de la musique électronique au Japon. En mélangeant la musique électronique à la chanson traditionnelle japonaise, les trois amis sont les premiers à utiliser l’iconique boite à rythme TR-808 sur scène en 1980. Les avancées technologiques utilisées par le groupe entraineront des mouvements musicaux telles que la City Pop, genre majeur dans le Tokyo des années 80.
Le génie de Haruomi Hosono se trouve probablement dans sa capacité à rapporter de la musique de ses différents voyages et à l’hybrider à la musique japonaise. Dans les années 70, il sort consécutivement des albums inspirés du rock psychédélique californien (Hosono House), de la musique hawaïenne (Tropical Dandy) et même à la suite d’un voyage en Inde, la bande-son d’un faux film bollywoodien (Cochin Moon) sans jamais déroger à sa coutume : toujours chanter en japonais, même sur des genres musicaux venus de l’étranger.
Formidable compositeur de musique de film, il travaille sur l’ensemble de sa carrière tant avec Hayao Miyazaki que Hirokazu Kore-eda pour Une affaire de famille en 2018 qui vaudra au réalisateur japonais la Palme d’Or du Festival de Cannes. Aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands maîtres de la musique japonaise, il passe sa première partie de carrière dans une relative ignorance de l’Occident. Il est une source d’inspiration assumée pour des musiciens tels que Mac deMarco ou encore Harry Styles qui déclare avoir nommé son album Harry’s House en hommage à Hosono House paru en 1973.
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