Guy Béart

Né au Caire, en Egypte, Guy Béart a vécu la plus grande partie de son enfance et de son adolescence à l’étranger, notamment au Liban. Il rentre en France à l’âge de 17 ans, pour poursuivre des études, brillantes, qui le mènent à l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, puis au métier d’ingénieur, spécialiste de l’étude des cristaux et de la fissuration du bêton.
Mais il s’inscrit en parallèle à l’Ecole Nationale de Musique, où il pratique plusieurs instruments, le violon, la mandoline, la guitare et commence à se produire en public.
Pendant plusieurs années, il aura donc deux carrières : ingénieur le jour, musicien la nuit, se produisant dans les cabarets parisiens avec des chansons aux textes très travaillés, faisant la part belle à la poésie de la langue française. Il acquiert petit à petit une certaine notoriété : Patachou, Zizi Jeammaire, Juliette Gréco, deviennent ses interprètes.
En 1957, à 27 ans, il enregistre son premier disque, puis compose l’année suivante “ L’Eau vive “, pour le film du même nom. Ce sera là son plus grand succès. Les années suivantes sont faites de présences et d’absences, car l’irruption du phénomène yéyé et de ses très jeunes artistes fait de l’ombre à sa génération de chanteurs qualifiés de rive-gauche. En effet, c’est sur la rive gauche de la Seine, à Paris, que se trouvaient la plupart des cabarets. Rejeté par les maisons de disques, Béart décide de fonder la sienne et se bat âprement pour récupérer ses droits : il sera un des tous premiers artistes indépendants en France.
De 1966 à 1972, il anime “ Bienvenue “, une fameuse émission de télévision dont il est l’hôte et au cours de laquelle il reçoit de nombreux artistes de l’époque, de styles musicaux très éclectiques, dont Duke Ellington, Simon et Garfunkel ou Johnny Halliday. Mais des problèmes de santé le pousseront à quitter la scène pendant plusieurs années dans les années 1980.
En 1989, ému par la guerre civile qui fait rage dans le pays de son adolescence, il compose “ Liban libre, libre Liban “, message de soutien et de paix qu’il interprète en France et à Beyrouth. Et après plusieurs années de silence paraît en 1995 un nouvel album, suivi de plusieurs concerts. Il faudra attendre 2010 pour découvrir l’album suivant, “ Le meilleur des choses “. Le 17 janvier 2015, Guy Béart donne le dernier concert de sa carrière, à l’Olympia, quelques mois avant sa mort.
Moins connu que d’autres chanteuses et chanteurs aujourd’hui perçus comme des grands noms du répertoire français, Brassens, Brel, Piaf ou Barbara, il a néanmoins obtenu de nombreux prix, dont le Grand Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Est ainsi reconnue la valeur de ses textes poétiques, humoristiques, légers ou plus engagés et de musiques d’allure candides et simples se révélant bien plus complexes et diverses qu’il n’y paraît.