Gumbe

Des percussions entrainantes, une rythmique qui colle immédiatement à la peau, une envie irrésistible de danser ? C’est bien du gumbe dont il s’agit. Ce genre musical encore trop méconnu en Occident est le patrimoine musical de l’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement celui de la Guinée-Bissau. Également très populaire au Sénégal et en Gambie, le gumbe (« goumbé ») désigne également la danse qui l’accompagne ainsi que l’instrument, un tambour carré crée à partir de peau d’animal tendue.

L’ADN même du gumbe comme style musical reflète tout un pan de l’histoire politique et coloniale de l’Afrique de l’Ouest. Situé au carrefour de différentes cultures, le genre mélange des influences musicales portugaises et caribéennes aux musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest d’origine animiste. Samba, rumba, cumbia, fado, tambours, rythmes jazzy et créole portugais font du Gumbe un genre singulier, créant immédiatement une atmosphère chaleureuse et conviviale. Il accompagne d’ailleurs les rites initiatiques de la vie et rythme naissances, mariages, et décès.

Des groupes formés en Guinée-Bissau comme le Super Mama Djombo, Cobiana Djazz ou des artistes tels que Nkassa Cobra, Tabanka Djaz, Naka Ramiro ont joué un rôle clef dans la modernisation du style dans les années 1970. Le Gumbe devient alors un moyen d’expression dans les luttes indépendantistes et anti-coloniales jusqu’à la fin de la colonisation portugaise en Afrique de l’Ouest en 1974.