girl in red

En 2021 et à seulement 22 ans, la norvégienne Marie Ringheim, dite girl in red, jouit d’une notoriété et un succès impressionnants. Le prestigieux quotidien américain The New York Times la classe même parmi « les plus passionnantes compositrices travaillant dans le monde de la guitare. » À la croisée de la pop sombre de Billie Eilish au grunge rageur de Kurt Cobain, girl in red, multi-instrumentiste autodidacte issue d’une famille de non-musiciens, est l’étendard d’une génération d’artistes propulsée par Internet et des plateformes comme SoundCloud. La jeune fille pratique un pop d’intérieur énervée, ou du rock de chambre c’est selon. En tous cas, avec son bonnet vissé sur la tête et ses sweat-shirts oversize, girl in red cumule des centaines de millions de streams avec des hits indie pop produits… dans sa chambre, en home-studio, avec sa guitare électrique. D’abord en norvégien, puis en anglais, Marie aborde l’amour déçu, déchu, et la santé mentale, elle qui lutte depuis l’adolescence contre la dépression et l’anxiété. L’aventure démarre fin 2016, avec « i wanna be your girlfriend », puis « summer depression » et « girls », qui lui permettent d’acquérir une notoriété nationale.
En 2018, c’est son hymne d’amour queer, « we fell in love in october » qui la propulse sur le devant de la scène internationale. Après des tournées américaines et européennes, et notamment un passage par le festival Rock en Seine en France, elle sort en avril 2021 son premier album if i could make it go quiet. C’est cet album, impressionnant, qui permet au public de prendre la mesure de son talent. Son titre « Serotonin », composé avec le frère de Billie Eilish, le producteur Finneas O’Connell ; mélange savant et délicieux entre pop, rock, et rap, en est l’exemple le plus révélateur.
Girl in red, icône LGBT et musicienne prometteuse, a su créer son univers, tant musical qu’esthétique, entre vintage, lo-fi, pop à la production léchée et énergie punk. Sur scène, Marie donne son être, saute dans la foule, se jette dans les pogos : loin de se cacher derrière un personnage, elle se montre spontanée, authentique, sans filtre. Pour elle, la musique est un exutoire cathartique, presque une thérapie. Elle électrise les cœurs, les corps, à cent mille volts, de paroles personnelles et pourtant si universelles.