Style
Comme celles de toute l’Amérique latine, les musiques du Chili sont le fruit du métissage des traditions précolombiennes et de l’apport européo-hispanique des conquistadors, marqué des conditions propres qui caractérisent le pays depuis son indépendance, en 1817.
Les sonorités traditionnelles sont issues des populations autochtones, aborigènes, les Mapuches ainsi que les Quechuas (issus de l’empire Incas), qui utilisaient la musique dans un but festif, religieux ou curatif. Au nord, la musique est marquée par la tradition andine et le poids de la religion. Ailleurs, les thématiques sont plus lyriques, sous l’influence du boléro, et sur l’Île de Pâques, possession chilienne distante de plus de 3000km, les influences sont polynésiennes. L’instrument-roi du folklore chilien est la guitare et ses dérivés : le charango, petit instrument dont la caisse de résonnance est faite de la carapace du tatou, le cuatro, le tiple… mais aussi l’accordéon, les percussions et les flûtes notamment la quena… Ces instruments accompagnent la cueca, la danse traditionnelle du pays, très largement pratiquée de nos jours.
La musique folklorique chilienne a connu une renaissance dans les années 1960 avec le mouvement Nueva Canción Chilena (nouvelle chanson chilienne) qui s’est propagé à travers tout le continent. Violeta Parra et Los Jaivas sont les précurseurs d’un mouvement riche des traditions chiliennes et rejetant l’hégémonie de la musique nord-américaine. Dans le contexte politique de mouvements sociaux et luttes pour la démocratie, les chansons politisées de la nueva canción portent l’empreinte du grand poète Pablo Neruda, figure tutélaire de ces jeunes artistes. Le plus célèbre d’entre eux Victor Jara, ne survivra pas, comme Neruda, au coup d’état du fasciste Pinochet en 1973. Les groupes qui ont surmonté cette sombre période et l’exil ont fait rayonné musiques et idées mêlées à leurs racines andines : Quilapayún, Inti-Illimani, Illapu…
Si à partir des années 1980, le pays a vécu à l’heure du rock et des musiques électriques avec le retour progressif des exilés, le folklore reste une part fondatrice du patrimoine musical chilien et un ingrédient important de la création contemporaine.
Par Aleksien Méry
Crédits photo vignette : Peinture murale représentant Victor Jara peinte sur la maison qui porte son nom à Barrio Brasil, Santiago, Chili
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