Dhrupad

Le dhrupad est la plus ancienne forme toujours active de la musique savante hindoustanie (Inde du Nord). De nature spirituelle, le dhrupad trouve sa source dans la déclamation des hymnes védiques, textes sacrés remontant à près de deux millénaires avant l’ère chrétienne. Initialement, pratiqué uniquement dans les temples sous la forme haveli sangeet, le dhrupad est peu à peu devenue une musique de concert. Son âge d’or se situe au 16e siècle, grâce au vif intérêt de certains rois ou de l’empereur Akbar, qui attribua au légendaire chanteur et musicien Niam Tansen le titre honorifique de navarathna (L’un des neuf joyaux de la couronne.)

Dans sa forme non dévotionnelle, le dhrupad suit les principes du raga. Il se distingue des autres styles par des ornementations épurées, un développement méthodique et des rythmes propres, plutôt lents. L’alap, la partie initiale lors de laquelle le musicien expose les notes, la couleur et l’humeur développés tout au long du raga, tend a être plus longue que dans les autres styles. Le chant dhrupad s’accompagne du pakawash, tambours à deux peaux et ancêtre du tabla.

Il peut être aussi instrumental et joué sur des cordophones à tonalité grave comme la rudraa veena, le surbahar ou le sursinghar. De nombreux musiciens le pratique parmi d’autres styles comme le flutiste Hariprasad Chaurasia ou le joueur de sarod Amjad Ali Khan. D’autres sont entièrement dévoués au dhrupad comme les Frères Gundecha ou la Famille Dagar qui, génération après génération, honore ce style sans interruption depuis le 18e siècle.