Morceau
Cette chanson, issue du deuxième album d’Ibeyi, Ash, se base sur l’expérience personnelle de l’une des deux sœurs, Lisa : celle d’un contrôle de police particulièrement désagréable et inquisiteur subi un jour dans le métro parisien, alors qu’elle a 16 ans. Elle a mesuré ce jour-là le poids de sa couleur de peau…
Mais au-delà de cette dénonciation d’un racisme trop ordinaire, c’est un message d’optimisme que veut porter ce morceau : le collectif ne peut pas mourir, c’est lui qui permet de survivre et de lutter. Aux basses et percussions lancinantes et angoissantes des refrains répondent les voix en chœur du refrain et surtout le saxophone de Kamasi Washington, invité sur ce morceau et qui s’élève à la fin pour le conclure sur une envolée pleine d’espoir.
Le clip, quant à lui, montre les deux sœurs accouchant à tour de rôle l’une de l’autre, comme pour montrer ce refus de la mort, de la haine et de la destruction.
N’en demeure pas moins que l’inconfort et l’angoisse persistent, à travers la mélodie comme à travers ces images. Hors de question d’oublier la violence que vivent nombre de jeunes au quotidien…
On parlait de plein de choses pendant qu’on mangeait et on est arrivés sur les violences policières. Je dis à Richard (Russell, producteur d’Ibeyi, ndlr) qu’à 16 ans j’avais été assez traumatisée par un contrôle de police à Paris. Ils m’ont vue avec une salopette et mes cheveux, ils m’ont fait enlever mes chaussures et mes chaussettes, ils ont vidé mon sac par terre. Ils me demandent « tu fumes, tu bois, tu te drogues… ? ». Tout ça non et en plus c’est vrai. Le policier me dit « tu te fous de ma gueule ? ». J’avais 16 ans, face à un adulte deux fois plus grand que moi… Après il voit une partition de Chopin dans mon sac… Richard me dit « tu devrais écrire une chanson ». Je savais que ce n’était pas normal ce qui m’était arrivé, sans savoir à quel point. Je ne pouvais pas écrire une chanson sur ça, parce qu’il y a bien pire. Mon histoire ce n’est rien. Mais le sentiment était fort. J’ai écrit Deathless, pas pour raconter mon histoire, mais au-delà. Pour se sentir fort, puissant. La chanson dit « We are deathless », pas « I am».Extrait d'un article des Inrocks, "Ibeyi, plus fortes à deux dans le nouveau morceau « Deathless »", 31 août 2017.
Do you smoke? What's your name? Do you know why I'm here? (She was, she was) Innocent Sweet sixteen Frozen with fear Whatever happens, whatever happened (oh hey) We are deathless We are…
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