Morceau
Dans les années 1950, les deux puissances de la guerre froide que sont les États-Unis et l’URSS se lancent dans une compétition spatiale effrénée avec pour objectif, la Lune ! L’exploration de l’astre lunaire est avant tout un enjeu géopolitique. Un temps arrêtées, les expéditions seront relancées dans les années 2000 sous l’impulsion de gouvernements en quête de prestige et de pouvoir, en Chine, en Inde, au Japon, ou plus récemment avec Donald Trump : le programme Artémis qu’il a ordonné se conclura par le lancement de nouvelles fusées à l’automne 2022.
C’est ce qui, quatre ans avant la célèbre mission Apollo 11 et les premiers pas de l’homme sur la lune, inspire à Guy Béart “ De la lune qui se souvient ? “ publié en 1965.
Chanson d’amour à l’astre nocturne, présenté telle la dame de la fin’amor médiévale*, “ souveraine “, “ si blanche et si probe “, que personne n’ose “ effleurer (du) moindre baiser “. Chanson d’adieu aussi : Béart regrette cette lune inaccessible et intouchée, qui à ses yeux n’est plus.
Le troisième couplet en particulier évoque avec tristesse une conquête spatiale qui fait de la lune un champ de bataille, prolongement des rapports de pouvoir de la guerre froide, et un objet de commerce, à la merci d’avides trafiquants. On perçoit ici le regard désenchanté de Béart sur la réalité socio-politique de son époque.
Le poète ne peut plus retrouver cette lune lointaine et rêvée que dans ses souvenirs, en fermant les yeux, et dans ses chansons. En les fredonnant aux oreilles de ses amantes, dames plus terrestres et moins inaccessibles, il tente ainsi de faire vivre la mémoire d’une beauté mystérieuse évanouie.
Fin’amor :
On parle de fin’amor (en occitan) ou d’amour courtois pour désigner au Moyen-Âge un idéal amoureux, qui implique d’aimer sa dame avec une grande pureté de sentiments et une admiration respectueuse, tout en cherchant à accomplir des exploits pour être à sa hauteur.
Bonsoir, ô lune souveraine Lune des nuits, je me souviens Du temps que vous étiez lointaine En ce temps je vous aimais bien Vous étiez si blanche et si probe Personne alors n'aurait osé Sur…
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