Big Band de jazz

L’appellation « Big Band » vient de la réunion des musiciens de jazz en orchestres dès le début des années 1920, influencés par les fanfares du début du siècle. Rapidement, ce type de formation en sections s’est imposée dans les années 1930-1940 au cours de la Swing Era, époque où le jazz est LA musique populaire par excellence aux États-Unis. La floraison de ces ensembles est à l’origine d’une nouvelle pratique musicale innovante mêlant improvisation orchestrale et structure écrite.

Les pionniers de la pratique du Big Band sont Fletcher Henderson et Don Redman qui, dans les années 1920, ont souhaité intégrer des ensembles dans une structure plus grande et où chaque pupitre avait un rôle précis afin de combiner la richesse du jazz avec des arrangements plus fournis. En effet, les ensembles de jazz regroupaient alors qu’une dizaine de musiciens au maximum sans organisation interne. Le Big Band est une structure originale de trois sections (saxophones, trompettes, trombones, percussions) accompagnée d’une section rythmique (batterie, basse, piano, guitare acoustique).

Le succès de cette nouvelle pratique a permis de mettre en avant l’esthétique du swing à 4 temps avec le style Riff qui consistait à répéter une phrase plusieurs fois sur des harmonies différentes. De nombreux musiciens s’inscrivent dans cette forme comme Duke Ellington, Benny Goodman ou Count Basie. Ces derniers ont aidé à la popularisation du Big Band en intégrant des chansons populaires issues des comédies musicales de Broadway, créant ainsi les standards du jazz. Certains célèbres solistes cherchaient à être accompagnés par les Big Bands, comme Coleman Hawkins ou encore Lester Young.

Après la Seconde Guerre mondiale, les Big Bands ont alterné des périodes d’essoufflement et de renouveau dans lesquelles des grandes figures d’arrangeurs ont émergé comme Gil Evans, Count Basie. Des musiciens comme Quincy Jones, Sidney Bechet, Charlie Mingus ont également participé à ces Big Bands d’après-guerre.

Aujourd’hui, le Big Band reste associé aux premières années de laboratoire du jazz et à la créativité de ces premiers musiciens qui y ont mis tout leur art. Cette formule reste appréciée par certains musiciens de jazz contemporain comme Bill Laurance qui ne cessent de travailler les codes de la culture jazz pour qu’elle reste actuelle.