Beds are Burning

“How can we dance while our beds are burning ?”
Des milliers de personnes ont chanté, dansé même, sur le refrain de “Beds Are Burning” sans se questionner sur le sens de ses paroles. Grand tube de la fin des années 1980, le morceau phare de l’album Diesel and Dust se fait une place de choix parmi les compiles et anthologies du rock. En effet, le morceau a de quoi plaire : une rythmique classique, efficace et énergique doublé d’une voix remarquable, à la fois intimidante et entraînante, celle de Peter Garrett. Chanteur, activiste puis ministre australien dans les années 2000, le “Géant Vert” aux multiples casquettes permet à Midnight Oil de porter son message dans le monde entier.

La mission première de “Beds are Burning” n’était pas de faire chanter les stades, mais bien d’alerter l’opinion sur le traitement infligé par l’Homme à la planète. Une chanson ouvertement politique donc, dans laquelle Midnight Oil réclame la restitution de leurs terres natales aux aborigènes Pintupi, tout en dénonçant les ravages des colons britanniques, puis du gouvernement australien, sur le désert et l’écosystème de l’île qui constituent d’ailleurs les décors du clip.

Au moment de la sortie de la chanson, l’humanité prend tout juste conscience qu’un trou déchire la couche d’ozone, mais l’ère n’est pas encore à l’économie des ressources, et nombreux sont ceux à détourner le regard des manifestations croissantes de l’état critique de la Terre, notre foyer. Midnight Oil invite alors à lever le regard, oser affronter la réalité et les responsabilités qui nous incombent : réparer ses torts, en éviter d’autres et agir pour le bien de la planète, de la société et de son prochain.