Style
Saviez-vous qu’à l’origine la culture hip hop s’articulait autour de quatre grandes disciplines ? Le rap bien sûr, mais aussi le break, le DJing et enfin… le beatbox ! Son principe est assez simple : en l’absence de boite à rythmes ou de percussions pour donner le tempo aux MC’s, reproduisez-le vous-même !
Pour autant, faire de la musique uniquement avec sa voix remonte bien avant le hip hop, il s’agit d’une tradition qui existait déjà en Inde il y a plus de 600 ans alors que les percussionnistes marquaient le tempo grâce à leur bouche.
Parfois décrié pour son caractère accessoire ou mineur au sein de la musique, il s’agit en réalité d’une vraie pratique instrumentale particulièrement technique puisqu’elle nécessite une importante maîtrise de son appareil phonatoire : contraction du larynx pour créer des échos, grande connaissance du rythme, variations de la pression de l’air… Le beatbox peut se pratiquer sans microphone et nécessite souvent de placer ses mains devant sa bouche afin de créer une caisse de résonance. Avec un micro, le beatboxer ou la beatboxeuse joue un va-et-vient permanent entre l’éloignement pour diminuer les aigus et le rapprochement pour créer des basses.
C’est dans les années 80, à l’époque de la naissance du hip hop, que le beatbox connait un véritable essor. Il doit beaucoup à ces pionniers comme le vocaliste américain Bobby McFerrin et son hit « Don’t Worry, Be Happy ». Exclusivement enregistrée a cappella, la chanson connait un immense succès en 1988 qui la placera tout en haut du Billboard.
Virtuose absolu du beatbox, McFerrin se produit seul sur scène, improvise souvent en se contentant de répondre aux demandes de son public, qui lui demande de reproduire les percussions de tubes musicaux uniquement par les sons de la voix.
Avec le succès du rap à la fin des années 80, le beatbox connait ses heures de gloire ; l’interaction entre les sons produit par la bouche et la scansion très percussive du rap créant un échange fructueux. Au cours des années 90, l’art de reproduire le son des scratchs des DJ - procédé consistant à modifier manuellement la vitesse de lecture d’un vinyle - se popularise également. Le New-Yorkais Rahzel, alors membre de l’iconique groupe de hip hop The Roots, devient le maitre de la discipline dans le monde, allant jusqu’à collaborer sur l’instrumentation d’albums d’autres artistes juste pour y apporter sa technique vocale rythmique.
Aujourd’hui reconnu, le beatbox se pratique encore beaucoup dans les battles de rap mais aussi dans des compétitions internationales qui lui sont exclusivement dédiées et dont Belges et Français, quelques femmes en tête, se disputent le triomphe depuis quelques années.
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