Morceau
Orelsan est comme beaucoup d’entre nous. S’il fait partie de cette nouvelle génération de rappeurs qui pointent du doigt l’urgence climatique et les conséquences désastreuses de nos modes de vie sur l’état de la planète, il est loin d’être parfait et n’arrive pas à changer ses habitudes. On appelle ça la dissonance cognitive et “Baise le monde”, extrait de son album Civilisation sorti en 2021, en est la parfaite illustration.
Le rappeur normand affiche pourtant la couleur dès la pochette de l’album où se déploie un grand drapeau au shuriken. La bande verte qui le compose signifie la province et la nature, deux thèmes qu’il défend avec vigueur. Orelsan aborde dans chacun des morceaux de Civilisation des enjeux politiques, sociaux, écologiques ou économiques. Sa vision du monde.
Dans “Baise le monde”, le narrateur cherche à kiffer son samedi soir comme si rien d’autre n’avait d’importance. Il l’a bien mérité. Il est sapé, il a pu rentrer dans une soirée branchée, il a accès au meilleur. Mais sa mauvaise conscience l’empêche d’être totalement serein. Chacun de ses actes, pourtant anodins (manger une crevette, boire dans un gobelet en plastique, s’offrir une nouvelle tenue), a des effets terrifiants sur la nature et les conditions de vie des habitants du bout de la planète qui lui permettent de vivre comme il le fait. Le morceau, porté par une prod de Skread très lay-back, nous laisse un goût amer.
La prise de conscience est là, enfin, mais le plus dur reste à venir et la route est encore longue. Orelsan le rappe magistralement.
Nouveau survêt', je suis sur mon trente-et-un, c'est pas l'31 Juste un samedi soir, t'inquiète pas, c'est rien Mentalité "zéro lendemain" Tout ira bien tant qu'mon verre est plein Dites au voisin…
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