Bad Bunny

Artiste

Vega Baja, Porto Rico

Bad Bunny : Porto Rico en étendard

Bad Bunny est un homme de performances : premier artiste non anglophone le plus écouté sur Spotify, des collaborations avec Cardi B ou Daddy Yankee, une intervention remarquée à la mi-temps du Super Bowl aux côtés de Shakira, un statut d’icône de la mode et une carrière de catcheur reconnu. Le Portoricain a tout de la superstar latino-américaine de la décennie 2020.
Pourtant derrière cette notoriété exubérante se cache un artiste engagé dont la carrière est une perpétuelle recherche d’innovation musicale dans le but de casser les codes et d’élever sa culture (populaire) au rang d’art sur toute la planète.

Car la trajectoire de Bad Bunny c’est d’abord une histoire de réappropriation. Né dans une famille de la classe populaire portoricaine, Benito Martínez Ocasio est fils d’un camionneur et d’une institutrice. D’abord choriste à l’église, il se passionne à l’adolescence pour le rap et le reggaeton.
C’est grâce à des albums et à des collaborations remarquées, que celui qu’on surnomme Bad Bunny (“ lapin méchant “), en référence à une photo d’enfance où il tire la grimace, dissimulé derrière un costume de lapin, commence à se faire un nom de plus en plus gros sur la scène reggaeton et trap-latino.
Mais très rapidement, il s’extrait du modèle classique de ses confrères pour emmener sa musique ailleurs, vers un reggaeton plus ancré politiquement et socialement. Car Bad Bunny est en constante recherche d’hybridation entre les sonorités dancehall propres au reggaeton et la musique populaire de Porto Rico. Dans ses derniers albums, il transforme les codes de ce genre musical, habituellement plutôt festif et très connoté sexuellement, pour bâtir des projets dans lesquels l’amour occupe une place centrale, ne cessant de glorifier celle qui fut sa compagne et sa muse pendant plus de cinq ans : Gabriela Berlingeri. Il construit son œuvre en puisant dans les racines traditionnelles de Porto Rico, intégrant à sa musique des rythmiques de salsa et de plena, genres musicaux typiques de sa terre natale.

Pour DeBÍ TiRAR MáS FOToS sorti en 2025, Bad Bunny fait appel à des musiciens et musiciennes exclusivement portoricain·es et enregistre sur son île, en faisant de facto profiter l’économie et la culture locale. Il clame son amour à Porto Rico, s’alarmant dans ses textes de son état délétère : dépendance coloniale aux États-Unis entraînant une hausse des prix, un tourisme de masse et des déplacements forcés. Toute sa notoriété, Bad Bunny la met au service de la défense de la culture de son île, se montrant en première ligne aux manifestations, militant contre la corruption et se faisant l’étendard des diasporas portoricaines dans le monde.

En plus de dix ans de carrière, Bad Bunny a considérablement contribué à faire évoluer les codes du reggaeton pour en faire une musique moins frivole sans jamais céder une américanisation de ces sonorités.

Par Jules Adam Mendras. Crédits photo : © Eric Rojas.

Playlist

"Lo que le pasó a Hawái" par Bad Bunny, 2025

3:51

"Monaco" par Bad Bunny, 2023

4:27

"Yo No Soy Celoso" par Bad Bunny, 2022

3:51

"NUEVAYoL" par Bad Bunny, 2025

3:04

"Tití Me Preguntó" par Bad Bunny, 2023

4:51

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