Morceau
Nicki Minaj n’est pas la première ni la dernière popstar à faire scandale. En son temps, Elvis Presley choquait les foules avec son déhanché jugé bien trop suggestif par certains… Et que dire de Madonna qui mimait la masturbation sur scène en chantant « Like a Virgin » lors de sa tournée en 1994. Plus proche de nous, Lady Gaga a marqué les esprits en foulant un tapis rouge dans sa robe en viande.
En 2014, tout le monde se trémousse sur la pop sucrée de la susnommée Lady Gaga (tendre époque de l’album Artpop) ou celle de Katy Perry (« Roar »), ou bien encore celle de Taylor Swift (« Shake It Off »). C’était sans compter sur Nicki Minaj qui, avec « Anaconda », fait voler en éclats les bonnes mœurs. D’abord, elle assume son côté rappeuse. Musicalement, la chanson est catchy, construite autour d’un sample du rappeur Sir Mix-a-Lot, qui comporte notamment les fameux « Oh my God » du refrain. Mais, bien loin de son hit pop consensuel « Starships », elle pose des paroles crues, choquantes pour de chastes oreilles, alignant allusions sexuelles sur allusions sexuelles. Provocante, Minaj abuse de l’analogie entre l’impressionnant serpent et l’organe intime masculin. Dans le clip explicite, devenu culte, Minaj twerk sur fond de jungle tropicale, ses de fesses en gros plan. La popstar se déhanche, dénudée, se tient dans des poses suggestives, réalise une lap dance à Drake, qu’elle finit par laisser frustré, sur sa faim. Elle joue même avec des bananes et de la crème fouettée. Tout un programme.
Paroles érotiques, clip érotique. Tous les ingrédients sont réunis pour le buzz et le succès. En 24 heures, la vidéo atteint presque 20 millions de vues. Infiniment critiquée, conspuée pour cette sexualisation outrancière, accusée de dégrader l’image de la femme, Nicki Minaj a le mérite de son audace, mais aussi de la réappropriation de son image et de son corps. L’artiste souligne l’hypocrisie de la société, alors que le corps des femmes, dénudé, convoité par le regard masculin, est partout, notamment dans la publicité. Nicki Minaj, elle, revendique un complet contrôle de l’image de son corps. Alors finalement « Anaconda », un hit émancipateur ?
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