Yoko Ono

Née en 1933 à Tokyo, Yoko Ono est élevée dans un foyer de mélomanes. Son père banquier joue beaucoup du piano, surtout des morceaux de musique classique occidentale. Sa mère, une artiste respectée, préfère les instruments traditionnels japonais.
Son enfance est luxueuse, privilégiée. Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale et les bombardements incessants de la capitale japonaise forcent la famille à fuir à la campagne où elle bascule dans une grande misère.

En 1952, la jeune fille déménage avec toute sa famille à Scarsdale, une petite ville de l’État de New York aux États-Unis. C’est donc au pays où “tout est possible”, qu’Ono débute sa carrière de poétesse et de plasticienne avant-gardiste. Artiste multidisciplinaire, son œuvre est vaste et protéiforme. Elle explore les formes, allant de la performance au cinéma, s’essayant à la sculpture, à la poésie, et bien sûr à la musique en tant que chanteuse, musicienne et compositrice.

Si Yoko Ono est une artiste importante, pionnière de l’art conceptuel, le monde la connaît avant tout comme la femme de John Lennon, le célébrissime membre des Beatles. Pendant des décennies, son travail est resté dans l’ombre de de son troisième mari, qu’elle épouse en 1969. Lennon et elle entretiennent une relation très fusionnelle. Ils ne se quittent jamais. Les rumeurs mettent les tensions accrues entre les Fab Four sur le compte de la présence constante de Yoko Ono en studio d’enregistrement. Ses détracteurs lui reprochent d’être la cause de la séparation du groupe mythique et Ono doit faire face à la haine tenace de leurs millions de fans. De son côté, Lennon ne cesse de défendre sa muse qui l’aurait “éveillé et conscientisé”. Yoko Ono, dont le pays natal fut frappé par deux bombes nucléaires en 1945, est en effet une militante pour la paix farouche, à l’heure où les États-Unis s’embourbent dans la guerre du Vietnam.

Le couple crée ensemble beaucoup de musique, un groupe (le Plastic Ono Band) et un tube planétaire “Imagine” qui reste, encore aujourd’hui, une ode pacifiste universelle.
De l’avant-garde new-yorkaise à la scène contemporaine, cette artiste au parcours houleux, a marqué les années 60 et 70 de son geste singulier.