Régine

Régine, la reine des affaires et de la scène a marqué le paysage musical français de sa voix éraillée qui vous envoûte et vous ensorcèle. Née en 1929 en Belgique de parents juifs polonais, elle a été très tôt familière de la vie nocturne, suivant son père lors de ses innombrables parties de poker. Durant la Seconde Guerre mondiale, Régina Zylberberg se cache en zone libre, séparée de son père, pour échapper aux bombardements et aux déportations. Les années 50 annoncent l’entrée de la flamboyante Régine dans le monde des affaires. Elle prend la tête du bar parisien, le “Whisky à gogo” et devant le succès fulgurant de ce dernier, elle décide d’ouvrir des boîtes de nuit dont la plus célèbre sera “Chez Régine”. Sur la piste de Chez Régine se rencontrent la crème de la crème des vedettes parisiennes, Françoise Sagan, Gainsbourg, Simone Veil, Johnny Hallyday… Le temps d’une soirée, les vedettes oublient leurs tracas dans l’ambiance enfumée de la discothèque et en profitent pour se déhancher sur un cha-cha-cha endiablé!
En parallèle, l’âme de la fête poursuit une carrière de chanteuse. Son talent naturel pour la scène aidant, Régine se produit sur de nombreuses scènes parisiennes. De l’Olympia à Bobino en passant par les Folies Bergères, rien ne résiste au charme de la voix sombre et du regard magnétique de la rousse au boa ! Les plus grands et grandes lui prêteront leur plume et c’est notamment un certain rimeur débraillé, du nom de Serge Gainsbourg qui signera l’un de ses plus grands succès, “Les P’tits papiers” (1965). Dix albums de variété française plus tard et une magnifique reprise de “I Will Survive” de Gloria Gaynor, la grande Zoa n’a certes pas une grande voix mais elle aime la scène et sait interpréter comme personne les textes qu’on lui compose. En 2022, “la Reine noire de nos nuits blanches”, telle que la nommait son amie Françoise Sagan tire sa révérence et une chose est sûre, Paris a perdu son air de fête…