brat summer

La bannière de l’été 2024 avait une couleur : le vert pomme de l’album Brat de Charli XCX, sorti le 7 juin. Très médiatisé, l’album a non seulement eu un succès retentissant sur les plateformes de streaming mais a aussi secoué les réseaux sociaux en engendrant la tendance du brat summer. Une véritable manière d’être.

Le temps d’un été, une certaine jeunesse s’est voulue un peu “brat”, c’est-à-dire un peu “sale gosse”. Lunettes angulaires, cheveux décoiffés, nuit blanche dans les pattes et maquillage charbonneux, être “brat”, c’est envoyer bouler les attentes et ignorer les “on-dit”. Être brat, c’est être désinvolte et un peu insolent, c’est faire un pied-de-nez à l’ère Barbie de l’été précédent, au rose bonbon et au conformisme. Vive le vert qui claque et les plaisirs sans complexe.

Brat, l’album, c’est un cocktail de beats électroniques, de paroles hédonistes et d’échos à l’énergie punk. Associé à une pochette épurée, un fond vert fluo simplement agrémenté du titre en police dépouillée, il n’en fallait pas plus pour donner un mot de passe et une bande sonore à cette attitude bornée assumée. Être “brat” devient un art de vivre, une manière de célébrer un mode de vie jugé chaotique mais toujours franc.

Symbole de l’été 2024, le brat summer s’immisce même dans la campagne présidentielle américaine, où Kamala Harris arbore dans sa communication la teinte verte - la même que celle de l’album de Charli XCX. Le brat summer, tendance éphémère ou non, aura donné sa chance à l’anti-esthétisme, aux imperfections et aux traits approximatifs. Au-delà d’un album au demeurant marquant pour la musique pop, c’est à toute une bande d’effrontés que Charli XCX a donné le mot.